SARL de famille et résidence principale : bonne ou mauvaise idée ?

Posséder sa résidence principale via une SARL de famille peut sembler une opportunité pour optimiser son patrimoine et sa fiscalité. Pourtant, cette option n’est pas toujours adaptée à toutes les situations. Découvrons ce qu’implique la création d’une société pour y loger son foyer, quels sont les avantages et les inconvénients, et comment se positionne la SARL de famille face à d’autres structures comme la SCI.

Qu’est-ce qu’une SARL de famille ?

Définition juridique et fiscale

Une SARL de famille est une société à responsabilité limitée constituée exclusivement entre membres d’une même famille (ascendants, descendants, frères et sœurs, conjoint, etc.). Juridiquement, elle fonctionne comme une SARL classique, mais elle peut, sous conditions, bénéficier d’un régime fiscal dérogatoire en optant pour l’impôt sur le revenu (IR) au lieu de l’impôt sur les sociétés (IS).

Cette option, réservée aux SARL exerçant une activité commerciale, industrielle ou artisanale, doit être formalisée dès la création ou dans un délai limité, puis renouvelée tous les 5 ans. Elle permet une “translucidité fiscale” : les bénéfices sont imposés directement entre les mains des associés, évitant la double imposition. Ce régime facilite également la transmission des parts sociales et la répartition du patrimoine entre membres de la même famille.

Utilisations courantes

La SARL de famille est surtout prisée pour des activités de location meublée ou pour la détention d’un petit investissement immobilier à plusieurs. Certains y voient un équivalent à l’LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel), mais avec un cadre plus structuré pour la gestion et la répartition des revenus locatifs. Elle peut aussi servir de source complémentaire de revenus, en permettant, par exemple, à des frères et sœurs de mettre en location un immeuble meublé ou une annexe. Dans ce contexte, la SARL de famille se distingue de la SCI, davantage tournée vers la détention à long terme d’un bien en location nue (souvent soumise au régime civile et non commerciale).

Peut-on détenir sa résidence principale via une SARL de famille ?

En théorie, c’est possible

La loi n’interdit pas de mettre sa résidence principale dans une SARL de famille. Il s’agit simplement d’un logement détenu par la société, dans lequel l’un des associés décide d’habiter. En matière de droits, la structure juridique reste valide. L’un des principaux avantages de la détention d’un bien via une SARL de famille réside dans la suppression de l’indivision : les héritiers ou associés détiennent des parts sociales, non le bien en direct. Cela facilite grandement la gestion, les cessions partielles et les successions, tout en évitant les blocages liés à l’indivision classique.

En pratique, attention à la fiscalité

Malgré tout, faire de sa SARL de famille le cadre de sa résidence principale soulève plusieurs points sensibles. D’abord, la déduction de charges personnelles ou l’option pour le régime BIC (en cas de location partielle meublée) peut entraîner des interrogations sur la nature commerciale de l’opération. Ensuite, En cas de revente, la société propriétaire du bien (même une SARL à l’IR) ne bénéficie pas de l’exonération de plus-value réservée aux personnes physiques sur leur résidence principale. Cela signifie que le gain à la revente sera fiscalisé, potentiellement au barème de l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, selon le régime fiscal de la société.

Ainsi, si le bien appartient à la société, la plus-value réalisée lors de la vente sera systématiquement imposée, contrairement à une détention en nom propre où elle serait totalement exonérée pour une résidence principale.

Avantages et inconvénients de cette stratégie

Les avantages potentiels

D’abord, on peut évoquer la transmission facilitée : en organisant la répartition des parts de la SARL entre les membres de la famille, on évite d’éventuelles indivisions compliquées. Par ailleurs, si la SARL exerce une activité de location meublée, elle pourra relever du régime BIC et pratiquer des amortissements. Toutefois, depuis 2025, ces amortissements sont désormais plafonnés dans le temps (souvent sur 30 ans) et ne viennent plus diminuer la plus-value à la revente, ce qui en réduit l’impact global. Une simulation fiscale complète est donc indispensable avant de s’engager dans ce type de montage. Enfin, la gestion commune peut se révéler plus simple qu’avec une SCI imposée à l’IR, surtout si l’on souhaite affirmer la vocation “familiale” et “commerciale” du projet, même partielle.

Les inconvénients majeurs

En contrepartie, la déduction des charges liées à la résidence principale peut être contestée, car il s’agit d’une dépense personnelle. Si l’administration fiscale requalifie le bien en usage strictement privé, aucun avantage ne sera tiré. De plus, la loi n’accorde pas l’exonération sur la plus-value de cession de la résidence principale à une société. Ainsi, en cas de vente, le gain éventuel peut être soumis à l’imposition sur les plus-values des entreprises (ou sur les plus-values immobilières classiques, mais sans exonération spécifique). Dernier point :la SARL de famille implique une gestion rigoureuse : tenue d’une comptabilité commerciale complète, respect des obligations déclaratives annuelles, dépôt des comptes, gestion des assemblées générales… Ce formalisme peut alourdir considérablement la charge administrative pour un bien à usage privé, sans forcément procurer d’avantage net sur le plan fiscal.

SARL de famille ou SCI : quelle structure pour votre résidence principale ?

Les différences majeures

Une SCI (Société Civile Immobilière) demeure la structure privilégiée pour détenir sa résidence principale quand le but est simplement de sécuriser l’héritage ou de répartir la propriété entre conjoints ou enfants. Son objet purement civil convient mieux à un usage résidentiel. La SARL de famille, elle, reste une société à but commercial, qui peut déclarer des bénéfices à l’impôt sur le revenu. Cela implique plus de souplesse pour la location meublée ou pour une éventuelle petite activité de mise en location saisonnière. Mais pour y loger soi-même, la dimension “résidence principale” se heurte à des règles moins favorables en cas de cession et sur l’exonération de value.

Cas d’usage concrets

Certains foyers y ont recours pour éviter la complexité d’une indivision : ils achètent un immeuble via la SARL de famille, y habitent en partie et en louent l’autre portion en meublé. Cela peut alors offrir une source de revenus grâce à l’activité locative. D’autres utilisent la SARL pour héberger leur résidence principale tout en gardant la possibilité d’évoluer vers un usage plus locatif plus tard. Cependant, ces projets nécessitent une étude fiscale approfondie, car la moindre erreur peut conduire à une perte d’exonération sur la plus-value, ou à des cotisations sociales imprévues.

Détenir sa résidence principale via une SARL de famille peut sembler une stratégie patrimoniale attractive, notamment pour faciliter la transmission ou envisager une activité de location meublée partielle. Mais ce montage comporte des risques fiscaux réels (exonération de plus-value, fiscalité des sociétés, régime BIC modifié en 2025) et nécessite une analyse rigoureuse de votre situation.

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Damien
Expert en investissement immobilier, Damien Fancelli fonde GLOBAL ICON en 2025 pour offrir une solution clé en main aux particuliers et professionnels. Il accompagne ses clients à chaque étape de leur projet, avec une approche sur-mesure, performante et sécurisée.

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